Le dépistage sert à repérer des anomalies du col de l’utérus à un stade où il est facile de les soigner ou de les retirer, le plus souvent avant même qu’elles ne se transforment en cancer. Plus l’anomalie est détectée tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Le programme national de dépistage a pour objectifs de réduire le nombre de nouveaux cas de cancers du col de l’utérus et la mortalité liée à ce cancer, d’améliorer l’information ainsi que la qualité de suivi ou des soins. Il garantit à chaque femme un accès égal au dépistage du cancer du col de l’utérus sur l’ensemble du territoire et un niveau de qualité élevé. Il s’appuie sur les professionnels de santé assurant le suivi gynécologique des femmes concernées, principalement les gynécologues, les médecins traitants et les sages-femmes.

Ce dépistage, recommandé aux femmes vaccinées ou non, âgées de 25 à 65 ans, repose sur l'analyse d'un prévlèvement au niveau du col de l'utérus. En fonction de l’âge, l’analyse de ce prélèvement par le laboratoire reposera soit sur la détection de cellules anormales (avant l’âge de 30 ans), soit sur la détection du papillomavirus (après 30 ans). Ce prélèvement doit être fait régulièrement (cf encadré ci-dessous).

En effet, avant 30 ans, les infections à HPV transitoires sont fréquentes mais notre organisme parvient à les éliminer naturellement dans la plupart des cas. En identifiant des infections qui auraient spontanément disparues, le dépistage par test HPV risquerait d’entrainer des examens et traitements inutiles comme des complications lors de grossesses ultérieures.

DE 25 à 29 ANS
Test de dépistage CYTOLOGIQUE
Tous les 3 ans

 

DE 30 à 65 ANS
Test de dépistage HPV
Tous les 5 ans après un test normal

 

Dans le cadre du programme de dépistage organisé, chaque femme âgée de 25 à 65 ans, n’ayant pas réalisé de test de dépistage (cytologique ou HPV) au cours des trois ou cinq dernières années selon son âge, est invitée par courrier du CRCDC à effectuer le test de dépistage en prenant rendez-vous chez le professionnel de santé de leur choix : médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme.
Ü Sur présentation du courrier du CRCDC lors de la consultation chez le professionnel réalisant l’examen, l’analyse du test de dépistage (cytologique ou HPV) est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie, sans avance de frais.
La consultation, à régler au professionnel, sera prise en charge dans les conditions habituelles (Caisse d’Assurance maladie et votre complémentaire santé).

Rappelons que chaque année en France, le cancer du col de l'utérus touche près de 3 000 femmes et cause environ 1 100 décès. Or, ce cancer peut être dépisté très tôt grâce à la réalisation d’un test de dépistage entre 25 et 65 ans. Ce test permet aussi de détecter des lésions précancéreuses afin de les traiter avant qu'elles ne se transforment en cancer. 

Grâce à l’association du test de dépistage par frottis et de la vaccination, il est possible d’agir très précocement contre cette maladie, de la prévenir, voir à terme de l’éradiquer.

JE N'AI AUCUN SYMPTÔME, JE ME SENS BIEN, DOIS-JE QUAND MÊME FAIRE CE DÉPISTAGE ?

OUI. Ce test permet de déceler des anomalies des cellules du col de l'utérus ou un HPV avant même l'apparition de symptômes. Entre 25 et 65 ans, il est important de faire un dépistage du cancer du col de l'utérus régulièrement.

JE N'AI JAMAIS EU DE RAPPORT SEXUEL, DOIS-JE QUAND MÊME RÉALISER UN PRÉLÈVEMENT AU NIVEAU DU COL DE L'UTÉRUS?

NON. Il est nécessaire de faire un prélèvement pour toute femme de 25 à 65 ans ayant eu au moins un rapport sexuel dans sa vie.

LE FROTTIS A-T-IL ENCORE UN INTERÊT CHEZ LA FEMME APRÈS LA MENOPAUSE?

OUI. Les anomalies liées aux virus HPV évoluant lentement, il est important de poursuivre le suivi gynécologique après la ménopause.

FAUT-IL VOUS FAIRE DÉPISTER SI VOUS ÊTES VACCINÉE CONTRE LE VIRUS HPV ?

OUI. Vaccinée ou non, un dépistage régulier est nécessaire. En effet, la vaccination contre le virus HPV protège contre la plupart des virus responsables des cancers du col de l'utérus, mais pas contre tous.

La vaccination et le dépistage sont deux méthodes de prévention complémentaires du cancer du col de l’utérus

POUVEZ-VOUS VOUS FAIRE DÉPISTER PENDANT LA GROSSESSE ?

Être enceinte n’empêche pas de faire un dépistage du cancer du col de l’utérus : il est possible d’en faire un soit lors du premier examen prénatal (généralement à 3 mois de grossesse), soit au cours de la visite post-accouchement. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue.

POURQUOI LE TEST HPV N’EST PAS RECOMMANDÉ CHEZ LES FEMMES DE MOINS DE 30 ANS ?

Chez les femmes de moins de 30 ans, les infections à HPV et les anomalies cellulaires transitoires sont fréquentes. La réalisation d’un test HPV chez ces femmes pourrait induire des examens et traitements inutiles pouvant entraîner un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.

QUELLES PEUVENT ÊTRE LES CONSÉQUENCES DE VOUS FAIRE DÉPISTER PLUS FRÉQUEMMENT QU’AU RYTHME RECOMMANDÉ ?

Faire un dépistage plus souvent que le délai recommandé n’est pas efficace. Plus encore, il augmente le risque de fausses alertes (dépistage positif alors qu’il n’existe pas de lésion du col de l’utérus). Chez les femmes jeunes en particulier, des dépistages trop rapprochés induisent des examens et des traitements inutiles pouvant entraîner un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.

Pour rappel : les dépistages sont recommandés par test cytologique tous les 3 ans chez les femmes de moins de 30 ans et par test HPV tous les 5 ans à partir de 30 ans.

« J'AI EU UNE HYSTÉRECTOMIE, JE N'AI DONC PAS BESOIN DE FROTTIS. »

OUI et NON. Tout dépend du type d'intervention que vous avez eue. En effet, dans certains cas, on enlève le col de l'utérus (hystérectomie totale) et le frottis n'a plus d'intérêt. Dans d'autres cas, on conserve le col de l'utérus (hystérectomie partielle), et il faut donc continuer à réaliser des frottis.

SI LE RESULTAT DU TEST DE DÉPISTAGE EST POSITIF (EXAMEN CYTOLOGIQUE ANORMAL OU TEST HPV POSITIF), QUELLE EST LA MARCHE A SUIVRE ?

Si le résultat du test de dépistage est positif (examen cytologique anormal ou test HPV- positif associé à une cytologie anormale), consultez votre médecin qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires. Dans tous les cas, les examens de confirmation diagnostiques reposent sur la colposcopie, avec une éventuelle biopsie.

COMBIEN COUTE LE DÉPISTAGE DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS ?

Dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, avec ou sans invitation du CRCDC-CVL, la consultation et le prélèvement (au niveau du col de l’utérus) sont à votre charge et sont remboursés par l’Assurance maladie dans les conditions habituelles et par votre complémentaire santé.

A titre d’exemple, la consultation et le prélèvement sont remboursés sur la base du tarif conventionné en secteur 1 (sans dépassement d’honoraire) comme indiqué ci-dessous :

 PRATICIEN  Tarif consultation  Tarif
Prélèvement
(l'acte)
Tarif de 
remboursement
 Montant
remboursé
 Sage-femme  25 €  12,46 €    70 %*  22,22 €  
 Médecin généraliste  25 €
 Gynécologue  30 €

Les montants indiqués sont ceux applicables aux assurés qui consultent dans le cadre du parcours de soins et tiennent compte de la participation forfaitaire de 1€ retenue sur chaque consultation.

Le prélèvement (cytologique ou HPV) est analysé par un médecin spécialiste, anatomo-pathologiste ou biologiste. Le tarif de l’analyse dépend du test et du mode d’entrée dans le dépistage comme indiqué ci-dessous : 

 Dépistage sur
invitation
 Dépistage sur proposition
du professionnel de santé
Analyse du TEST
CYTOLOGIQUE
(25 - 29 ans)
Prise en charge à  
100 % par l'Assurance
maladie (sans
avance de frais)
20 € 
Remboursés par l'Assurance maladie
(70 %* pour le test cytologique et 
pour le test HPV) et complémentaire
santé dans les conditions habituelles.
 Analyse du TEST
HPV (30 -65 ans)

* Prise en charge intégrale (consultation, prélèvement et analyse du test), sans avance de frais et sans dépassement d'honoraires pur les femmes bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) ou de l'Aide Médical d'Etat (AME).

COMBIEN COÛTE LA VACCINATION CONTRE LE HPV ?

Le coût de chaque dose de vaccin (116,86€*) est pris en charge à 65% par votre caisse d’assurance maladie. Le reste est généralement remboursé par les organismes complémentaires.
La vaccination peut être gratuite dans certains centres de vaccination, municipaux ou départementaux.
Pour les personnes qui bénéficient de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) ou de l'Aide Médicale d'État (AME), la prise en charge est à 100% et sans avance de frais.
* tarif relevé sur Améli.fr

 La vaccination ne protège pas contre toutes les infections à papillomavirus humains. Il reste donc nécessaire, chez les femmes de 25 à 65 ans, même si elles sont vaccinées, de réaliser des tests de dépistage.

 Plus d’information sur Vaccination contre les HPV et Cancers

L’examen se fait en position gynécologique., Après avoir inséré un spéculum pour écarter les parois du vagin, le professionnel de santé prélève, par frottement léger, des cellules superficielles sur le col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse. Ces cellules prélevées sont introduites dans un récipient qui sera envoyé au laboratoire pour analyse : examen cytologique ou détection de la présence du virus (test HPV).  Même si une gêne peut être ressentie, l’examen n’est pas douloureux et prend quelques minutes.

appareil génital femme

Le col de l’utérus se situe au fond du vagin, il correspond à la partie basse de l’utérus.

OU REALISER LE TEST DE DEPISTAGE (CYTOLOGIQUE ET HPV) ?

Le plus souvent le test de dépistage du cancer du col de l’utérus est réalisé au cabinet du médecin généraliste, du gynécologue ou de la sage-femme. Mais il peut également être réalisé dans certaines structures de soins (hôpitaux, centre de santé, laboratoires d’analyses avec une prescription médicale) et dans certains centres de prévention (centres d’examens de santé, centres de planification).

NB : le frottis peut être réalisé par une sage-femme même en dehors de la grossesse et pendant la ménopause. Il n’est pas nécessaire d’avoir une ordonnance pour consulter une sage-femme. 

Y-A-T-IL DES PRECAUTIONS A PRENDRE AVANT DE REALISER UN TEST DE DEPISTAGE ?

Le test de dépistage CYTOLOGIQUE ou HPV ne doit pas être réalisé:

Ü au moment des règles,

Ü en cas infection locale,

Un test de dépistage peut être réalisé lors d'une grossesse, sans risque d'infection ou de fausse couche.

 les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de huit localisations de cancers: le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, la cavité orale, le larynx et le pénis.

Nombre de maladies HPV-induites chez les femmes et les hommes en France en 2015 (d’après Shield et al., Hartwig et al., 2015).

Vaccination contre les HPV et cancers - Infections (e-cancer.fr)

La vaccination anti-HPV est efficace contre les principaux virus HPV responsables de 70% à 90% des cancers du col de l’utérus. Elle est recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour toutes les jeunes filles et, à partir de janvier 2021, pour tous les jeunes garçons, de 11 à 14 ans, avec un rattrapage vaccinal possible entre 15 et 19 ans. La vaccination est d’autant plus efficace qu’elle est pratiquée tôt, c’est-à-dire avant l’exposition au risque d’infection par HPV. Il est indispensable de respecter le schéma vaccinal pour bénéficier d’une protection maximale.

Il est recommandé que toute nouvelle vaccination soit initiée avec le vaccin nonavalent Gardasil 9® selon le schéma vaccinal ci-dessous :

Gardasil 9®

Schéma vaccinal de référence

Schéma vaccinal de rattrapage

1ère injection

Entre 11 et 14 ans

Entre 15 et 19 ans

2ème injection

6-13 mois plus tard

2 mois après la 1ère injection

3ème injection

4 mois après la 2ème injection

Pour plus d'informations

Le cancer du col de l’utérus est induit par une famille de virus, les Papillomavirus Humains (HPV). Ce virus présent sur la peau et les muqueuses se transmet le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. La plupart des hommes et des femmes seront infectés par ce virus au cours de leur vie. Le préservatif ne permet pas de s’en protéger complètement.

 

L’infection s’acquiert la plupart du temps dans les cinq années suivant les premiers rapports sexuels mais dans environ 90 % des cas, l’infection à HPV disparaît spontanément dans les 2 ans. Dans certains cas, cette infection persiste et peut provoquer des lésions qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer vers un cancer 10 à 20 ans après l’infection.

 Actuellement, il existe deux moyens complémentaires pour lutter contre le cancer du col de l'utérus:

la vaccination contre les HPV

le dépistage du cancer du col de l'utérus

Ce site internet ne contient pas de publicités. Des cookies sont cependant déposés sur votre ordinateur pour mesurer l'audience de notre site internet.